J'étais peut-être un enfant adopté et tout, et tout, mais dans mon plus profond de moi-même, la première et dernière chose que je devais défendre bec et ongle fut ma liberté. Elle passa avant tout, car un humain qui n'est pas libre n'est pas un humain. Ma grand-mère, sur son lit de mort me fit promettre de ne pas m'engager ou même de fréquenter sans être suffisamment compétent dans un domaine pour pouvoir y gagner ma vie.
Vous allez rire, mais depuis que je suis tout jeune, 14 - 15 ans, j'ai toujours, je dis bien toujours lavé mon linge sale moi-même et je le fais encore. Pas question de me faire "torcher". de rendre esclave "l'autre" pour faire de moi quelqu'un de propre. Donc, sur toutes les photos de moi en chemise blanche, quand j'étais jeune, dites-vous bien que la chemise, c'est moi qui l'a lavée et repassée. Mon capitaine d'aviation était renversé. Ça ne traînait pas quand il s'agissait de me mettre propre pour quelque rencontre que ce soit. Mon linge, je le lavais, et j'étais toujours lavé, propre sur moi-même. Rendre esclave quelqu'un pour faire ça. Jamais! Jamais! Jamais!  Bon, je dois vous dire que je rie un peu de mon discours, mais c'était moi et que les autres fassent ce qu'ils veulent. En plus, on m'avait enseigné, bien solide, dans l'aviation, le devoir que j'avais de m'occuper très sérieusement de mon corps. Les forces armées vous obligent à déclarer toute maladie. Vous devez, comme ils appelaient ça, être sur le "sick parade". Vous vous faites prendre à ne pas déclarer, vous êtes alors sanctionné.  Ce n'est pas du tout de la rigolade.
Donc, priorité, être une personne équilibrée et éduquée, pas seulement instruite surtout à la mode d'aujourd'hui ou, la formation générale quasi disparue, vous avez affaire à des petits génies dans un domaine, mais des ignorants dans le restant. Ce qui veut dire que d'être génie ne suffit plus. Il faut aussi avoir de la culture et ici, c'est un choix personnel. Ce qui fait que, je peux vous garantir, que j'ai d'anciens confrères de collèges qui sont médecins, mais de purs ignorants pour le reste. Ils peuvent être ou des assassins, etc. N'ont aucune formation morale, non plus philosophique. C'est la course pour le diplôme qui vous donnera la job et l'argent qu'il faut pour péter de la broue. C'est tout ce qui sortira de ces cerveaux vides. 
Bien certain que ma liberté fut mise à rude épreuve dans ma première enfance. Je n'en menais pas large, mais, rendu à la cinquième année du primaire, mon être se réveilla. "Non, mon Richard, ta liberté c'est sacrée." Mon prof. Graton de St-Gérard. Je commençai sérieusement à travailler sur moi. Mon équilibre, mon épanouissement, mes connaissances. Une lutte de tous les jours.
À mon arrivée au collège, une petite "gang" de "taupins" ignares voulurent tester ma volonté de défense. J'étais rendu à l'étape où, lorsque je me battais, je pensais à tuer. Les bons pères s'en rendirent vite compte surtout avec les résultats de la confrontation que j'eus avec ma bande de taupins. Je leur pétai tous la gueule à la vitesse de l’éclair. À peu près pas un ne s'en tira sans au moins une dent cassée et les testicules endoloris. Comme le dit Le Protecteur, dans le film:"Tu frappes où ça fait mal." Ce ne fut pas du tout la consternation chez les pères. Le père Arbour me fait asseoir sur un fauteuil de son bureau et me recommanda simplement de reprendre mon souffle, car je "sifflais" encore comme un taureau après un combat. Les "victimes", elles furent confrontées et eurent toutes droit à la "porte". Je ne les revis jamais. Les pères avaient fait leur choix. Il y avait des listes d'attente à n'en plus finir d'élèves qui voulaient être acceptés à St-Laurent. Oui, alors que je défonçais, en mon intérieur ça disait:"Tues, tues, tues, tues, tues...." à l'infini. Mais, les dégâts majeurs me convainquirent d'arrêter.
Ma liberté, Ho! tendre liberté. J'avais décidé que je me marierais comme Kennedy, vers 40 ans. Libre, non attaché, pouvant expérimenter ce que je voulais à mon rythme, à ma guise. Non pas que j'avais peur, du tout. D'ailleurs, tout jeune dans ma vie, j'aimais les enfants et me savais capable de rendre heureuse une femme et des enfants, mais je ne voulais pas "faire comme tout le monde"!  JAMAIS. J'ai déjà voulu être pape pendant une bonne partie de mon enfance. Je priais, j'avais une spiritualité. 
Un de mes anciens élèves me raconta son aventure quand il était au primaire. Il fut tout le temps victime de harcèlements violents. Il était petit, donc fragile et les autres en profitaient pour s'attaquer à lui. Or, au tournant de sa 6e et 1ière secondaire, les hormones commencèrent à lui monter au nez. Il devint, grand et fort et se mit à pratiquer la boxe. À un moment, se sentant d’équerre, il se mit à péter la gueule de tous ceux qui l'avaient harcelé plus jeune. Il pensait ainsi s'en être sorti. Hé! que non. Le harcèlement marque comme les bêtises de famille marquent aussi. Il faut d'autres choses pour s'en sortir. Il faut, comme on dit en thérapie, valider sa souffrance. Hors, le pauvre jeune me rencontra seul et à ma vue se mit à pleurer, mais à pleurer, il en "sifflait". "Ha, si tu savais comment ça fait mal en dedans, Richard. "Pleure mon homme, pleure. C'est ce que tu as besoin." Lorsqu'on se quitta, je lui ai dit simplement, tu es courageux mon jeune. Tu viens de me donner toute une leçon." Il était petit fils d'un grand boxeur de Montréal et retourna à la boxe. Chaque fois que je le croisais, clin d'oeil. "Ne lâche pas mon gars!" Les agresseurs sont des destructeurs. Malheureusement, il n'y a pas de "Raid" pour ça.
Or toutes les bêtises que l'on peut faire aux autres deviennent comme ces "trous noirs" du mon de sidéral. On fait simplement ressentir un vide, mais un vide qui peut-être terrible jusqu'en en ressentir une très forte douleur.