undefined                      J'aurais bien voulu voir quelqu'un essayer de "pogner" le machin

                    d'un élève, en train de se désahbiller en vitesse pour aller à son 

                    sport favoris. Nous avions 30 minutes pour nous rendre et étions

                   mille. Donc, pas une minute à perdre. Bien sûr que des filles parfois

                   s'y pointaient, question de se rincer l'oeil...comme au vestiaire du

                   Canadien que nous avions dans nos murs aussi à l'époque.

 

Moi! C'était le bac. Cours classique que mon grand-père, camionneur, me payait à 50$ par mois et moins. D'ailleurs, il se privait d'une auto pour envoyer son p'tit fils, dont il était bien fier, au collège. C'était un camionneur futé qui croyait à l'éducation. Il faut dire qu'il était lui-même une force de la nature, héros de guerre, "contracteur" de plusieurs maisons pour rendre service à la famille, dans ses temps libres. Il avouait que je lui coûtais moins cher au collège qu'à la maison ou j'étais un véritable défonceur de frigidaire. On était plein du milieu ouvrier au Collège Saint-Laurent. Ne pas oublier que tous les collèges classiques au Québec furent en premier lieu des collèges qui offrirent la formation pour certains métiers manuels et de bureau. Beaucoup allait y apprendre l'anglais, la dactylo, le travail de bureau. Question de favoriser l'intégration de nos Canadiens français à l'économie locale qui était surtout anglaise. Ne pas oublier qu'en 1850, Montréal était majoritairement anglais. Le saviez-vous. Donc, prétendre que les collèges étaient là pour servir la haute. Peut-être, mais pas seulement, car le cours classique n’est apparu qu’autour des années vingt alors que la majorité des collèges étaient ouverts depuis une bonne trentaine d’années, à l’époque. Et Saint-Laurent s'est toujours fait un point d'honneur d'avoir au moins une formation commerciale qui nous permettait d'entrer aux HEC. Alors, un collège de riches! Il ne faut pas tellement connaitre son histoire pour dire une telle sottise. Et les pères, frères, soeurs n'étaient pas payés. Ils étaient simplement logés avec le minimum. J'ai toujours vu des pauvres chez ces bons pères. Et des histoires de ce que vous savez, je n'en ai jamais vu à Saint-Laurent. Difficile, car tout était ouvert et aucun contact privé avec un élève n'était permis qu'excepté dans les parloirs qui étaient vitrés à grandeur. En plus, il y avait un système de billets qui servaient à superviser tous nos déplacements en plus d'interdire totalement l'accès des élèves au secteur du personnel. Je pense vraiment que les pères avaient du "pif"! Ils prévenaient. Il faut dire qu'en plus, ceux qui ne pratiquaient pas de sports devenaient des personnes qu'on soupçonnait de bêtises à la première occasion. Donc, le sport était obligatoire. Il fallait en pratiquer au moins deux si je me souviens bien. Pour ma part, je faisais deux fois de piscine par jour, deux fois de ballon-panier, trois fois de hockey par semaine, trois fois de théâtre le soir ainsi que de beaux arts. Bref, nous n'arrêtions pas. En plus, je me permis d'apprendre la photo et d'être photographe, en plus d'apprendre l'imprimerie, la gravure, peinture, céramique. Je développai même du film pour l'ONF, en plus d'aller voir McLaren dessiné sur ses films, car le collège était voisin de l'ONF. Je fis de la radio amateur vers la fin tout en n’oubliant pas l'observatoire du Canada dans nos murs ce qui m'a permis d'entrer en communication avec Soyouz en 2000 avec mes élèves. Pas bêtes, ces bons pères. Collège pour les riches! Mon oeil ! Les pères étaient pauvres comme Job et nous donnaient tous les cadeaux qu'ils recevaient, car ils n'avaient pas le droit de les accepter. Je trouve les québécois très sans coeur d'avoir abandonné ces religieux qui nous ont sauvés. Dire que ces gens sont devenus pour plusieurs, des médecins, des avocats réputés, notaires, comptables agréés et cga et d'autres professionnels. Et finalement le collège s'est vendu 25 millions, de quoi simplement payé les dettes. C'est ce que les pères "ratoureux" avaient "manigancé", question de permettre à leurs élèves de bénéficier de piscine, aréna, gymnase ultra moderne, premiers studios de télévision du Canada et j'en passe à l'aide des hypothèques sans nombre sur les bâtiments afin de payer tous les services qu'ils voulaient absolument nous offrir. Donc, aucun sou de profit pour la communauté ou je ne sais quoi. J'ai découvert que les Italiens, comparés au Québec, ne font pas du tout de même avec leurs anciens prof. Avec la religion, je crois, on vivait souvent dans un monde ou tout nous était dû puisque les bons pères, soeurs, frères, travaillaient gratuitement. Et subitement, nous sommes devenus une bande de parvenus et de nouveaux riches et nous oublions ceux, celles qui nous ont formés. Ne soyons donc pas surpris de la crise des valeurs que nous vivons. Car, rien de plus détestable que ces nouveaux riches! (Bien sûr que j'ai tout remarqué ce que faisaient ces religieux. Ils "m'adoptèrent" comme leur enfant après la perte de mes deux parents, car, en arrivant au collège après ces évènements, je leur tombai dans les bras en coma profond pour quelques jours. Il me semble entendre le père Lalande qui me déclara, mon fils, le collège sera dorénavant votre famille. Et pour me le prouver, on me donna la clé maîtresse du collège, clé qui pouvait ouvrir toutes les portes. Ce fut ma vraie maison pour quelques années.)