DOCUMENT DE TRAVAIL

Parler de Lise c'est parler d'une femme spéciale et très bonne qui avait l'allure de Simone Signoret. Elle lui ressemblait beaucoup. Ce n'est pas banal, n'est-ce pas. Elle m'a beaucoup aimé et admiré. Elle ne le disait pas mais me le faisait drôlement sentir. Une femme très "battante" qui avait vu la vie et qui était sorti après 9 heures depuis fort longtemps.

Les gens devaient sûrement se demander, pour plusieurs, qu'est-ce que je faisais avec cette femme rude "sur les bords". Je leur répondrais, tout de suite, que j'apprenais la vie. Il va de soi que nous avons passé des heures ensemble, Lise et moi, à siroter une bière et régler le sort de la planète. Elle savait m'écouter et m'endurer dans mes fortes digressions. Elle était toujours stupéfaite, que moi le p'tit gars bien rangé, je me permettais quand même quelques esclandres, peut-être sans doute inconsciemment pour lui prouver que je n'étais pas n'importe qui et que je n'était parfois pas du tout banal.

Cette bonne Lise, elle et moi, étions surtout des amis du rire. Lise, je dois l'admettre, fut ma protectrice attitrée. "Pas question de laisser ce pauvre enfant, seul dans la vie!" Semblait-elle se dire. Oui, elle fut aussi la "responsable" de mon fan club, style garde prétorienne. Je sais qu'elle ne cessait de m'observer, toujours surprise de ce que je pouvais entreprendre. Elle me le disais, "tu sais, tu as une "sacrée" belle formation Richard!" Étonné comme elle était, elle décida, quelques années avant de prendre sa retraite, de s'inscrire au bac en théologie à l'Université de Montréal car je lui avais déjà dit, que la plus belle matière, pour moi, avait toujours été la théologie qui nous permettait de toucher à une foule de domaines tout à la fois. Apprentissage des langues, de l'ethno. de l'histoire, de l'archéo et j'en passe. Sa décision, je l'ai toujours prise "personnelle" car je savais bien qu'elle m'admirait beaucoup et voulait elle-même être à la hauteur. Je dois ajouter que cette "Lise", je l'ai toujours trouvée très  la hauteur. Très! Je l'admirais beaucoup, surtout pour sa terrible expérience de vie. Un jour elle me rencontra, nous étions en froid, et me demanda de lui téléphoner comme si elle avait eu une nouvelle spéciale à m'annoncer. Je n'ai jamais pu faire suivre et pourtant c'était la nouvelle de sa mort prochaine qu'elle voulait me communiquer.  C'était fini! Le compte à rebour était commencé. Je m'en voudrai toujours d'avoir abandonné une amie fidèle pour quelques chicanes qui, en plus, se révélèrent inutiles. Je m'en voudrai toujours d'avoir agi pour sauver "mon honneur" vis-à-vis moi même alors que j'oubliais que celle que je vexais m'avait toujours été fidèle. Ma bonne Lise, pardon. Pardon pour mon énorme bêtise. Toi qui a tout fait pour parfois me maintenir à flots dans des moments très pénibles surtout durant mon pénible deuil que j'ai vécu pendant un assez long temps. Elle fut toujours à mes côtés. Pauvre amie que j'ai abandonnée. Pardon! Pardon! Pardon!

Des gens la trouvaient rude! Il y avait de quoi l'être dans son "cas". Elle venait d'un milieu rude ou les choses pouvaient se régler de façon très violente. Je ne peux décrire aucune situation à ce sujet, par respect pour elle et toute l'amitié que j'ai aussi pour elle. Quand j'étais en sa compagnie, j'avais vraiment l'impression d'être avec une grande soeur qui veillait au grain.

 Il va de soi aussi, que cette chère Lise était au courant de tous mes projets actifs ou en devenir. Je la regardais m'observer, tout étonnée de ce que je pouvais entreprendre. Elle connaissait toutes les "connections" que je pouvais avoir et toutes les politiques syndicales que j'avais dans la tête. Je la sentais aussi toute fière de se sentir comme à l'avant scène, au courant de tout ce qui s'en venait. Toujours étonnée de me voir agir. Très bonne Lise! Pardon! Je voudrais être prostré comme le roi David qui avait mené son ami à l'abatoir. (À compléter!)