Mais le plus important de tous: JE T'AIME. PAPA T'AIME! MAMAN T'AIME! Le tableau en question est très dangereux, car on fait une division entre l'école et la maison. Je dois souligner que c'est à la maison particulièrement qu'on m'a appris la géographie en faisant ma collection de timbres. L'histoire en m'amenant participer à des évènements à saveur historique. Les arts, en m'amenant visiter des musées, à m'amenant à des concerts. L'anglais, en me montrant que le voisin qui parle une autre langue est justement quelqu'un dont je peux apprendre beaucoup. (Mon ingénieur qui m'aidait à inventer mes nouveaux modèles d'avions était anglais. On se parlait par signes. Quels souvenirs!) Les maths s'apprenaient à la maison avec Lise qui est une "petite" futée en mathématiques. Elle dépannait gracieusement des jeunes voisins qui avaient des difficultés en maths. Non, comme prof, j'ai toujours cru que la maison devait être le premier lieu d'apprentissage. J'ai eu un élève, 16 ans qui parlait déjà sept langues différentes: chinois, "indie", japonais, allemand, espagnol, créole et d'autres langages de tribus africaines. Il avait tout appris ces langues en suivant sa mère qui le trainait toujours dans ses voyages autour du monde. Quand il m'a déclaré qu'il déjeunait souvent avec le Dalai Lama, j'ai tout de suite compris que les parents avaient parfaitement compris qu'ils étaient les premiers profs dans la chaine d'apprentissage. Non, c'est un piège que de croire que la maison est un appui à l'école. C'est l'école qui devrait être un appui à la maison. Mon grand-père m'amenait toujours vérifier les fondations de ses maisons qu'il construisait. Il m'expliquait systématiquement comment on construisait à partir de la qualité du terrain pour bien assoir la maison. Mon grand-père était une école ambulante. Quel énervement j'avais quand il commençait à jouer avec sa dynamite. Il n'a jamais voulu me montrer...par prudence. Le chenapan! Ma grand-mère qui me chantait l'opéra. Carmen! "L'amour est enfant de bohème qui n'a jamais, jamais connu de loi!" Le curé n'aimait pas ça, mais c'est l'éducation qu'elle me donnait. La vie comme l'amour sont deux phénomènes humains totalement volatils. Ma grand-mère était tout heureuse de me faire des costumes de théâtre pour que je puisse "rêver", chanter, danser. Quelle grand-mère! Elle avait tout un caractère. Une rouquine, une Frégeau au tempérament bien trempé! Ce dont elle se doutait, loin d'elle, je faisais ce que je veux. Je prenais déjà les p'tits chars à huit ans sans qu'elle le sache. Et les hangars de Montréal! Quelle école de la vie. J'y ai presque tout appris. Ne pas oublier non plus, les livres. Les livres dans une maison nous apprennent l'intérêt que les gens de la boutique ont pour la connaissance de tout. Je suis toujours frappé de ces fameux reportages sur des familles russes dont on voit l'intérieur de leur maison tapissé de bibliothèques pleines de livres. Pour vous dire, j'ai eu un jeune roumain qui m'est arrivé à l'école en septembre et qui ne connaissait pratiquement aucun mot de français pour le rendre opérationnel. Fin juin, il parlait déjà la langue et l'année suivante, il était premier dans tout. Et vlan pour nos petits futés. À la maison aussi, Lise se faisait un point d'honneur de faire faire la révision de l'année scolaire sous forme de jeux durant l'été sans compter tout le temps qu'elle donnait durant l'année pour aider les deux filles à faire leurs devoirs et apprendre leur leçon. Non, comme prof. je n'ai jamais, mais jamais été en accord avec un système d'éducation qui disqualifie la participation des parents. J'ai toujours combattu ce concept et bien certain que j'ai eu des prises de bec qui sont presque passées à l'histoire du ministère (Édifice G; Je l'appelais le point G!) de l'éducation. Cette bande de fonctionnaires licheux de ministres. Québec en a une spécialité de ces nombreux oui, oui! Une chance qu'ils ne sont pas tous de même. C'est toujours l'exception d'ailleurs qui fait avancer la société, mais de ce temps-ci, malheureusement, l'exception se cache. Ça sent mauvais aussi dans les écuries des ministères et pas seulement dans les écuries, tout court! De toute façon, s'assoir à côté de l'enfant et l'écouter est déjà énorme. C'est curieux, l'enfant finit toujours par découvrir comment ça "marche" par le simple encouragement de la présence du parent qui le regarde faire. C'était mon cas sauf en écriture, géographie, physique, histoire, anglais. J'étais curieux comme une belette, le nez fourré partout qui voulait tout apprendre. Ha! Le bon temps...quand ma mère était là! Bien sûr! Je me souviens aussi de mon arrivée sur le campus d'Indiana. Une ville, mes amis, avec police, pompiers, hôpital pour étudiants, aéroport, golf (Les Américains! Bien sûr!) stade immense de 50,000 places toujours plein pour les games de football sans compter le stade de ballon-panier de toute beauté complètement en marbre blanc, l'immense bibliothèque, la plus grosse du genre aux États-Unis et en plus, bibliothèque impressionnante de manuscrits originaux quasi tous en français. Ce manuscrits datait de la colonie. On trouvait du La Vérendry qui écrivait olographe à ses fils. Je fus obligé de prendre une décision crève-coeur. Celle de me limiter. Il y avait les réacteurs atomiques auxquels j'avais accès! Physique nucléaire! Bref! La tête me tournait comme une toupie. Quelle incroyable aventure j'ai eue. Grand merci Seigneur. Mon Seigneur que j'adore.