Je suis amené à écrire sur le sujet suite à ma lecture très intéressante de Gérard Bouchard, le frère de "l'autre" dans "Raison et Déraison" du mythe. J'avais auparavant lu la fameuse somme d'Éliade sur le sujet. Incontournable si on veut s'y comprendre. Bouchard est plus complexe. Les mythes d'une famille par exemple, sont la somme des croyances avouées ou non qui maintiennent la cohésion du groupe envers et contre tous. Plus c'est rigide plus on peut affirmer que les membres de la famille se sentent en insécurité. Ils ont peur. De quoi?  Faudrait leur demander. C'est souvent un système, sorte de dictature qui ne permet à personne d'être différent du "modèle" imposé. Genre, "mon père est plus fort que le tient, et tu vas voir si tu dis le contraire." Car, oui, les enfants reflètent très fidèlement les mythes qu'on leur inculque. Malheureusement, certains de ces mythes vont les tuer. C'est un peu comme si on demandait à un bateau d'être un avion. Ça ne marche pas et ça ne peut marcher.

Les Kennedy furent des enragés du mythe.  Pour se débarrasser d'un membre qui dérangeait, ils la firent lobotomiser. Je suis sûr que bien des familles feraient lobotomiser plusieurs de leurs membres s'ils le pouvaient. Un exemple qui me revient à l'esprit, Émile Nelligan. Fut hospitalisé et mourut à St-Jean de Dieu. Je n'ai jamais cru à cette histoire. A plutôt fait le "fou" pour éviter de se faire détruire. La rigidité, souvent fabriquée par une certaine ignorance encouragée dans certains milieux, par les élites et le clergé masculin, faut-il le souligner, fait que les mythes d'une famille deviennent d'une rigidité quasi cadavérique. Mais, attention, il y a aussi de beaux mythes, indispensables pour nous faire grandir.

Pour revenir aux Kennedy qui utilisèrent les mythes à profusion, on peut penser que ces gens devaient être heureux. Ce fut pourtant tout le contraire. Pendant que le père courrait les petites starlettes à Hollywood, la mère de son côté courrait après les p'tits gars à Paris. Le père ne se gênait pas pour dire:"ce qui compte, c'est l'apparence, ce que les gens croient. Le reste n'est que futilité!" Quand ils arrivaient à Cap Cod, à leur chalet, n'allez pas croire que chacun avait sa chambre bien rangée, et tout et tout. Non, les premiers arrivés se servaient. Personne n'avait de chambre attitrée question de stimuler la concurrence. Ils furent des spécialistes de la manipulation des journaux. Et qui auraient pu parler contre eux. À un moment donné, la Maison-Blanche devenait carrément un bordel ou le président se baignait nu avec des gonzesses recueillies ici et là. Le président même de la Russie fut scandalisé du peu d'attention que Jackie avait de la part de son mari. Il lui envoya même son avion officiel, la chercher, pour un deux semaines de vacances en Russie, avec sa femme et lui. Jackie accepta l'invitation.

Heureux ces riches à qui tout est permis? Quand John fut assassiné ainsi que Robert (Que j'ai pleuré à sa mort!.) la femme de Robert devint totalement hystérique et devint aussi d'une méchanceté incroyable envers ses enfants. Le plus vieux, qui avait vu son père se faire tuer en direct à la télévision sombras dans une détresse telle, qu'il devint un adepte effréné aux drogues de toutes sortes. On le trouvait presque dans le fond de toutes les poubelles des grandes villes du monde. C'était la panique chez les gens d'États qui savaient bien que cet enfant vivait un désespoir profond. Il fut trouvé mort dans le fond d'une poubelle en Floride. Tragédie épouvantable. Jackie, n'en pouvant plus de cette famille et du harcèlement que Robert Kennedy lui faisait vivre. Il voulait toujours "coucher avec" (Strictement documenté! Aucun doute!)  décida de marier Onasis afin de se débarrasser pour un temps de cette famille maudite. Elle ne voulait pas que ses enfants "attrapent" leurs maladies. Ça coûte cher d'entretenir des mythes n'est-ce pas.

J'ai connu un peu la même chose près de moi mais je dois être prudent. Mme venait me visiter avec sa limo. à 6 portes. Chauffeur, avion privé, bateaux, il n'y avait rien de suffisant pour satisfaire ces gens. L'apparence ma chère! Elle venait me visiter pour s'excuser de ne pas m'avoir avisé du décès de son mari avec qui j'étais grand ami. En apprenant la nouvelle, je sentis une rage terrible me monter à la figure. Je du m'excuser pour un moment. Heureux ces gens? Mon collège de riche m'a appris que...pas toujours. Plusieurs de ces gens aiment entretenir des "mythes" qui n'ont rien à voir avec la réalité, malheureusement.  L'argent, l'argent, l'argent. 

Mythes familiaux
CHEZ NOUS:

On réussit sans l'aide de personne.
On est plus intelligent que la moyenne.
On est artiste.
II n'y a que le travail qui
Le bonheur ne dure jamais.
Un malheur n'arrive jamais seul.
Le bonheur, ça se paye.
L'argent ne fait pas le bonheur.
Les hommes ne pensent qu'à « ça ».
De toute façon, les hommes, on ne peut pas compter dessus ; ça ne sert à rien !
Toutes les femmes sont des...
Aucune femme ne remplacera jamais ta mère.
II faut bien passer par là pour lui faire plaisir...
Etc.

Il est frappant de constater la puissance avec laquelle une certaine vision de la vie s'impose comme une réalité définitive, fatale, immuable, à laquelle chacun se plie sans poser de question.
Qu'advient-il à celui qui désobéit, ou qui refuse d'y croire et se démarque du système car ces croyances ne sont pas valides pour lui. Ce qui est utile pour maintenir la cohésion du groupe ne va pas sans poser certains problèmes lorsque quelqu'un cherche à s'individualiser, c'est-à-dire à remettre en question les valeurs héritées pour en privilégier d'autres qu'il aura lui-même choisies.Très souvent, cela a comme conséquence pour lui l'exclusion et la marginalisation. Or, le fait d'évincer quelqu'un de la famille, en le désignant avec mépris ou en le jugeant de façon négative, ne suffit pas à le faire « rentrer dans le rang » ni disparaître. Bien au contraire, cela entraîne souvent quelqu'un à répéter le comportement en question, à un moment ou à un autre dans les générations qui suivent. Un comportement qui n'a jamais réussi à trouver sa place continue à réclamer droit de cité au sein de la famille ; tout ce qui n'est pas « confronté » à une génération réapparaît à la génération suivante... Ce qui veut dire que lorsqu'on néglige un "problème", qu'on le veuille ou non, il passe à la génération suivante.
Juliette Allais
Comment guérir de sa famille ?
Editions Eyrolles